Les renards entrent dans Colmar

-4°. C'est la température à laquelle je dois affronter les frimas de l'hiver, ganté, doigts gelés, pour dégrivre le parebrise de la voiture. 5 bonnes minutes de grattage, puis chauffage de la voiture pendant que mon estomac apprécie le café, et me voila prêt pour travailler. Quand je dis que je suis prêt, moi c'est sur, la voiture beaucoup moins. 5 kilomètres plus loin, encore moins. -4° et celle-ci chauffe !!!!! . Après une décision d'au moins 2 secondes, je décide de faire demi-tour, pour revenir sur mes pas, et procéder à un changement de véhicule. Exactement comme Loeb, au rallye de norvège. Direction colmar beaucoup moin vite maintenant, mais plus sûr. Je te rejoins, toi dans tes r^ves, moi, dans mes énervements. La tranquilité de ta chambre me rassure. Pas moyen de te réveiller, pti dej avalé quand même, et entier cette fois-ci. C'est bon signe. Je capte le chirurgien, le neurologue, tout ce qui porte une blouse blanche avec plein de stylos de toutes les couleurs, pour parler de toi. Pas simple, faudra peut-être te réopérer, mais on sait pas encore. Faut être sur. Si on doit t'opérer, faut le faire, pour ton bien, sans risques. Ca me rassure de savoir toutes ces années de médecine accumulés dans ta chambre pour te soigner. Toi tu captes rien, à part le dernier vol dans l'espace de Morphée et ses amies. Je repars de ta chambre un peu rassuré. J'évite un passant ganté, emmitouflé, botté, traversant sur les clous sans lever la tête, comme si on leur devait la priorité coute que coute. J'évite également un cycliste qui a oublié de rouler dans les couloirs réservés à son nom. J'évite également monsieur le Renard, venu chercher un peu de nourriture dans cette ville, n'en trouvant plus dans sa blanche contrée. Quel chemin ! quel con aussi de traverser en dehors des clous. Brigitte Bardot me remercie au téléphone de t'avoir évité.
Coup de fil dans la voiture. Hopital. On a dû emmener Maïssa en urgence passer un scanner. Demi-tour, savant sur la neige, sans frein à main, sans piéton à renverser, ni cycliste, ni renard. Explication sommaire en t'attendant. Alors on attend. On attend et on attend. En fait, plus de peur que de mal, l'urgence, c'est que les médecins ont réussis à trouver une place entre deux patients déjà en rendez-vous. Comme quoi, quand on veut on peut. Encore une fois, plus de peur que de mal. Alors je passe le midi avec toi, te regardant dormir. Si ca continue à mon avis aussi, je vais sombrer avec toi. Je n'arrive pas à te réveiller, alors je repars. En ce qui concerne le scanner, quand on vous dit "ne bougez pas" c'est pour que les photos ne soient pas flous. Faites comme la gazelle, dormez pendant. Sandwich. Cours. Voiture. Pti repas chez des amis. Et ? téléphone hôpital. "demain on réopére Maïssa pour replacer correctement sa ponction qui est genée par la tumeur bien trop vivante". Ne vous inquietez pas.... Au bout de plus de quatre mois, on peut appeler les malades par leur prénom, un privilège. Deuxième privilège, on vous appele au téléphone de jour comme de nuit. Allez je rentre, je dors, demain, je passe par chez toi avant d'aller travailler, pour te rendre visite, pour te voir, t'embrasser, car demain midi tu as rendez-vous.
Enormes bisous de la part de tout ceux qui t'aime.

Comments

[OLIVIA]

Courage Maîssa pour cette nouvelle epreuve!
Nous sommes de tout coeur avec toi et penserons tres fort à toi demain.
gros bisous a vous 2
Olivia