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Maïssa

Maïssa
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12 janvier 2010

ange et gazelle

Le soleil resplendit à travers les arbres nus, laissant choir les branches déjà cassées. Les premiers rayons de soleil de l'après midi, me filent droit dans les yeux, me forçant à ne les ouvrir qu'a moitié. Comme pour ne pas apercevoir, les marbres nombreux de ce lieu sacré. L'allée est longue, et interminable. Sous ma cache-nez bien au chaud, les yeux vers la bas, j'essaie de deviner mes compagnons de ce jour, grâce à leur traces. Oiseaux, chats, chiens, des passants e pleurés, je ne suis pas seul. Les cérémonie sont finies depuis déjà quelques jours, et c'est la première fois que je reviens te voir, seul. Mes larmes ne sont dû qu'au vent, si violent. Tu m'avais dit, ne pleure pas, s'il te plait ce lundi 21 décembre. Alors je t'écoute et j'écoute les vent, et les anges te parler. Christophe t'a devancé de deux jours à peine, il chauffe le parquet pour un pas de danse à deux, avec ces airs d'opéra et voix de ténor Italien que tu as si longtemps entendu, et même pas écouté. Si, si je t'en avais parlé, un autre écorché de la vie. Paix à tout le monde.
Un autre cadeau que tu m'as fait avant de partir, le 24 décembre. Je t'ai laissé dans les couloirs de la neurochir, bien drapé, avec nounours et téléphone dans ta main, avec pleins de baisers, de câlins pour ta dernière opération. Une promesse, s'endormir avec une bonne image en tête, pour un réveil avec cette même image. Le temps de venir en Neuro, d'expliquer à tout le monde que tu partais en salle d'opération, le temps de discuter le bout de gras et de boire un café que mon téléphone sonne. Toi ! Toi ? Le dernier appel de toute ta vie fut pour moi, un appel en forme d'amour pour bien me dire de ta voix cassée que tu m'aimais, je te l'ai dit, tu m'as répondu, Ouiche. Pas besoin de plus pour que tu t'endormes et te réveilles avec cette pensée rien qu'a toi. Le temps de rendre le téléphone et autres nounours aux infirmières, et déjà la suite est dû au passé.
Je reprends mes esprits devant toi, en me jurant de revenir au plus vite t'apporter quelque chose pour te le poser juste au dessus de toi. Une idée fulmine déjà.
Les tableaux : En guise d'au revoir pour tout le monde, voila les tableaux que tu as si magnifiquement réalisés pendant ta thérapie, et quelques dons en guise de remerciements, que ta volonté soit exécutée. Ordre chronologique oblige.

maissa_1maissa_2maissa_3maissa_4maissa_5maissa_6maissa_7Si vous passez par les couloirs de l'hôpital de Guebwiller, vous devez en voir un, si vous passez par les couloirs de la neurologie de Colmar, vous devez en voir un autre. Ta maman, à accroché un troisième, sur un de ses murs, le joli tournesol est déjà accroché sur les murs de mon salon, quant aux autres ils trônent joyeusement dans le groupe d'Art-thérapie pour montrer aux autres malades ce qu'on peut faire, sans jamais n'avoir tenu un pinceau, sauf pour repeindre le plafond ou les murs de ton appartement. Je suis très fier de toi..

Loulou

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4 janvier 2010

4 janvier 2010

C'est avec une lourdeur des doigts, des yeux rougis et une tete triste que j'écris cet avant dernier post. Maïssa s'est éteinte, car c'était une lumière. La veille au soir, réunion de famille comme si on le pressentait, comme si elle le pressentait. Toute la famille réunit autour de toi, des milliards de petites bulles salées tombent partout, ou restent en suspension. Ton état s'est encore aggravé, mais on fait bloc, on te soigne, ta cajole, te parle, même si tu ne nous réponds plus depuis 5 jours, même si tu ne mange plus. On espère, on y croit, les aides nombreuses font que tu te stabilise. Au fil des heures, les aides diminuent, ton état le permet. Ta respiration, par trois fois, grande un peu trop, et un fois, lisse absente sans battement, scintillent dans mes oreilles alertées. On reste seuls a deux, a te tenir compagnie. Ta maman et moi, une main, chacun, prêt pour ton combat et ton salut éternel, prêt pour un lendemain d'espoir. 23h on éteint, ton rythme de vie s'accordant à mon rythme de sommeil, ou plutôt le contraire, tout va bien. Tout va toujours bien; 0h59, rien de va plus, mes sens sont en alerte frôlant tes mains froides, ton souffle court. Juste le temps de patienter un peu pour t'accompagner définitivement, mains dans la main, te tenant pour franchir le cap. Larmes de peine pour une arme mortelle. Tu ne vis plus, sauf dans nos cœurs. Je reste avec toi jusqu'à l'aube. Le bleu alsacien gommant le noir des Vosges. Je te raconte ma vie, je te parle, des heures et des heures, avec ta nouvelle musique au calme, sereine, tranquille, tu m'accompagnes pour toujours sans toi.

3 janvier 2010

2010

Ca doit être le nombre de baisers par jour que tu reçois, et pas autre chose que vous auriez pensé. Pas le moment. Tes jours se résument à beaucoup de choses comme tendresse, baiser, amour, et espoir. Les nuits sont courtes agrémentées de réveils brutaux, et de quelques gémissements malveillants. On te surveille, on veille, on te chéri, on t'aime. La morphine en permanence te fait dormir à longueur de journée, tes bronches sont envahis et c'est pas les quelques cathéters pompant ton intérieur malsain qui te gêne. Plus de nourriture possible, plus de repas, d'odeur et de saveur merveilleuses, comme la semaine chez toi. Ca doit pas être très agréable de sentir ce cable de plastique s'enfoncer en soi. Ton corps te lâche lâchement au fil du temps, mais les présences ici sont nombreuses, les paroles rassurantes, même si ton visage ne laisse rien paraître.

27 décembre 2009

Huitres en voyage dans le coffre

Les fêtes sont passées. Seule dans ta chambre, moi dans la mienne. Attente, espoir. L'opération s'est déroulé le 24, sans souci particulier, sauf que c'était un jour de ce même type, que les préparations devraient être de tout autre. Pas simple d'expliquer que cette chance ultime devrait arriver en ces jours ou en un autre d'une autre semaine, cela n'a pas d'importance. Ultime est bien le mot. La parole avait disparut, les gestes sont devenus absents, la force n'est plus avec toi, même du côté droit, le simple fait de mâcher te fatiguait. Les quelques paroles entre nous ont suffit à changer d'orientation. Opération. Un mot, un mot, et tout change, tout se bouleverse, même la neige tombe au milieu de ce beau rayon de soleil dans ce beau ciel bleu. Signe des temps modernes ou simple signe divin ? Léger est son nom inversement proportionnel à ta maladie. Léger est le nom de ce haut bâtiment fait de granit roses des vosges, granit sale. Un, en haut de la ville, un en bas. J'ai pas choisi, j'attends que mon client veuille bien remettre de l'ordre dans sa mémoire pour ne pas oublier notre rendez-vous. Cent deux pas plus tard, j'entre à l'intérieur, jamais je ne pourrais expliquer pourquoi. Le silence contraste fort avec l'ambiance des rues, les scintillement des lumières des fêtes, et le cris des gâteaux de noël disparaissant dans ces bouches gourmandes et Alsaciennes. Les vitraux contemporains sont magnifiques, le froid me glace les os, mais je n'y prête pas attention. Un tour du propriétaire après, et un euro en poche en moins, un nouveau cierge fin et élancé comme une gazelle scintille en plus des deux autres bien pauvres dans ces lieux moyenâgeux. Sans conviction aucune. Le chirurgien repart de ta chambre avec un sourire vainqueur. L'opération s'est bien passé, l'écoulement se passe bien, il me prend à part, pour m'éloigner de toi, comme si tu devais pas entendre, comme si c'était pas ton corps. Malheureusement, si elle bouge pas le côté droit, c'est que maintenant la tumeur continue à pousser, inéluctablement, on l'a renvoie an neurologie. Allongées dans ton lit, sans bruit, sans pouvoir bouger, sans manger, sauf les quelques rations de d'eaux gélifiées, je me rapproche de toi, sans  attente de réaction de ta part. Rien. Les yeux sont fixés sur le plafond rose écaillé. Oui tu as raison, il va falloir le repeindre, mais tu change pas de cap. l'opération s'est don bien déroulé mais ta remise sur pied sera plus longue que prévu. Les quelques moments de présence, t'arrache à peine un sourire, un geste, une envie de parler. L'arrivée  en neuro fut couronné de bonjours multiples, de sourires retrouvés, de joies, de baisers furtifs, de paroles gentilles. Milles personnes de tous lieux viennent te voir, juste 1 minute pour vérifier que tu es là. Ca prouve bien que toutes ces personnes ont un coeur. On s'accroche à toi. Deux médecins passent te voir à ma demande, pour vérifier que ton corps n'est pas en bon état. Pour savoir si tout va bien deux test. 1 - Tu as faim et 2 - le chatouillis sous le pied droit. Résultats des deux tests négatifs. Pas bons signe. Ce soir , je reste à dormir à tes côtés, les huitres dans le coffre, vont devoir encore attendre. Ca gèle les huitres ?

23 décembre 2009

Bonnes fêtes de Colmar

Colmar devrait être, signe de fêtes au moment de Noël, avec son marché du même nom, a voir absolument.
A ta demande, comme tu aimes recevoir des messages, que tu me demandes tous les jours, quand la maladie te laisse tranquille pour me parler, Maïssa vous souhaite de passer de bonnes fêtes de Noël. Elle, les passera entre quatre murs, pas ceux qu'elle aurait envie. Mais à défaut... Amour oblige, tu changes d'avis, envie de continuer un peu. Jeudi midi, nouvelle intervention, rapide et efficace, on l'espère tous. Et je serai là. On avait décidé de faire autre chose, prendre en photos de nouveau paysage, des gens connus autour de toi, pour 2 jours, malheureusement annulation obligatoire.

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20 décembre 2009

-15 et -4

Moins Quinze à 7h et Moins 4 a midi... Temps magnifique agrémenté de soleil et de neige mélés. Juste le temps de profiter du spectacle bien emmitouflé juste cinq minutes, pour un pti pain à peine mangé.
Toi tu ne vois rien, mis à part le beau spectacle à travers la vitre. Merci la cheminée.
Tu dors encore et encore, toutes les 2 heures environ. Dur de manger, dur de te servir de tra main valide pour apaiser ta soif, fatigue, asthémie, moins d'apétit. Pas la joie. Une dernière attente avant ton transfert vers ta chambre rose, une attente fait de sommeil. Le plsu dur sera de te préparer, cela va te fatiguer encore plus, mais le temps m'oblige à le faire. La semaine prochaine sera un véritable tournant. Tu me l'as dit plusieurs, il faut accepter.

19 décembre 2009

onze

C'est le nombre de degré en dessous de zéro ce midi. On en attend pas moins cet AM. Demain sera mieux. La neige tombe et retombe, et à chaque fois que l'on parle, on se dit, heureusement qu'il ne fait pas humide. Sinon, la neige se transformerait en glace, et le village en patinoire. Mon déplacement de ce matin, à la boulangerie, à été un périple digne de Homère, mais tout seul. Tout ceci tu ne peux le voir, sinon à travers de la vitre du salon où ton lit sied devant la cheminée. Bien au chaud, couette aidant. Le ficus sert de sapin aux couleurs bleus et or clignotante. Les cadeaux pas encore présents.
La semaine se termine, un peu trop vite et demain tu repars vers ta chambre rose de Guebwiller avant de repartir après demain vers la jaune de Colmar. Le parme d'ici te vas à ravir. Visite de ta copine de toujours et de sa maman pour un petit repas soigné, et un maquillage et vernissage des ongles digne des plus grands peintres contemporains. Le transfert de ton lit vers ton fauteuil, fut très douloureux pour toi. Pas par le mal, mais par manque de force, on a dû faire par nous même, sans ton aide. C'est la première fois que cela arrive. J'avais bien noté ta nouvelle fatigue, ton manque de force, tes repas si court dû à cause de la force absente pour t'aider à mâcher. Oh bien sur cela ne se fait pas tout le temps, mais souvent et de plus en plus. La prise d'eau te fait tousser presque à chaque fois. Ton endormissement se passe de commentaires. On en parle avec les infirmier(e)s, ils ont le même constat, un peu mal en soi de te voir ainsi. L'hibernation se passe assez mal cette année. Je reste à tes côtés cet AM sur la canapé, à somnoler en te guettant pour finir ton repas. 2 ptis filous par jour, que le médecin nous à demander de suivre à la lettre. Pas facile à faire, mais une qualité de traitement hautement efficace. Et ce midi, pas moyen de le suivre. On le fera vers 4 heures pour le goûter bien sur. On passe de 16 à 18h de sommeil. La gorge est nouée, la magie de Noël, n'opère pas.

15 décembre 2009

mardi

Un jour de plus dans ton nouvel univers pour encore quelques jours avant les fêtes et nos amis les escargots... La routine s'installe aussi facilement que tous les intervenants extérieurs viennent fouler le carrelage du salon et s'offrir un moment au chaud, passant de -4 à +23°. tu remplis tes journées de sommeil, trop peut-être à mon gout... quelques moments de rires devant titeuf et garfield, j'en ris même avec toi en prenant le petit déjeuner sur le pouce, et le canapé. Ce matin ce fut un réveil mouvementé. Tes intestins t'embêtaient depuis dimanche, c'est fini, mais à quel prix. Pas eut le temps de laisser venir l'infirmière. La mise au point est fastidieuse, mais enrichissante. Je m'arrange pour avoir tout a portée de mains. Organisations extrêmes mais indispensables pour que ce mauvais moment soit un mauvais souvenir 10 minutes plus tard autour d'un manala-thé-au-pti-dej. Hummmm. A peine entamé que tu t'endors déjà me laissant seul. Ce matin, on vient à mon secours, comme hier, le temps que je fasse un dépannage digne de Bill. Le docteur passera, le kiné, nouvel intervenant, puis l'esthéticienne, comme hier pour finir les soins. Gommage visage, élagage des ongles, épilation des jambes, il ne manque que le massage complet... j'en rêve !! toi tu en profites un max.. fatigue du soir arrivant très vite, toi comme moi.

13 décembre 2009

Première neige

Les flocons de neige de ce matin, annoncent une bonne nouvelle, ta venue ici, ta nouvelle demeure pour une AHD, tome 3. Une semaine complète, d'un dimanche à l'autre, pour vérifier le bon déroulement des allées et venues de certaines personnes de plus en plus nombreuses, pour t'aider. Les résultats de l'IRM resteront ainsi, cachés, personnels. On en parlera pas ici tout de suite. On laisse le temps de digérer, de passer cette semaine. On verra plus tard, après les "fêtes".
Il neige encore ce soir, après le départ de l'infirmier de service. Le temps de m'installer sur le canapé avec ce léger plateau repas, si familier en ce moment, que déjà tu t'endors, après le tien. Saumon, poisson sauce blanche et endive braisé, yaourt. Morphée t'avais déjà appelé lors de la séance de massage de l'infirmier, juste un clin d'œil, mais assez pour supporter tes yeux fermés. Tu passeras plus de temps ainsi, moins de paroles audibles, moins de stress, plus de sommeil, tumeur quand tu nous tiens, quand tu l'as tiens. Après 2 weekend de suite à droite et a gauche pour m'oxygéner, a droite, sur les marchés de noël du Nord de l'Alsace et a gauche sur le plateau de fruit de mer du Sud de la même région, comme si la mer était si proche, ici, la couleur iodée des huitres m'a juste fait oublié l'espace d'un instant le temps. Poumons oxygénés à bloc, prêt pour un nouvelle semaine.
Fin des jours d'hôpitaux ?

10 décembre 2009

Pasteur

A force de te trouver si affaibli, a force de te voir tous les jours ainsi, a force d'amour pour toi, il me suffit alors de rester l'après midi à Colmar dans cet hôpital que tu connais un peu trop, pour connaître les résultats de l'IRM de cette semaine. Que l'on se dise ce qu'on veut, mais les portes s'ouvrent quand on sait les frapper. Et j'ai frappé aux bonnes portes.
Demain on en parle ensemble tous les deux. Les vignes sans feuilles, la montagne sans neige, le ciel sans nuages attendront. Place à toi, pour tes jours d'avenir incertains.

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Maïssa
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